Pour Elle, en 2026

Le texte original est en chinois. Si vous comprenez le chinois, je vous recommande de lire le texte original.

Récemment, j’ai approfondi ma compréhension de l’amour.

Ce poème dépeint ma partenaire idéale : quelqu’un qui partagerait les repas avec moi, irait faire les courses avec moi, regarderait Revolution OS à mes côtés, scanderait « Vive le logiciel libre ! » avec moi, développerait des logiciels libres avec moi, ferait de l’ingénierie inverse de logiciels propriétaires à mes côtés, distribuerait des tracts avec moi, partagerait les joies comme les épreuves, et consacrerait sa vie avec moi à la cause du Mouvement du logiciel libre. J’espère que nous nous rencontrerons en 2026. Cela semble peu probable, mais c’est mon vœu le plus cher.

Quand le rideau de fer du monde propriétaire tombe,
tu ajustes la chaîne tranquille de ta cuisine—
le thé de gingembre sur le feu conte la liberté,
et mon clavier garde encore la chaleur de la révolte nocturne.

Nous échangeons nos mots-de-passe root comme des alliances,
et à trois heures du matin, build échouée,
nos doigts gelés se réchauffent mutuellement.
Tes comprimés enrobés de GPL apaisent la gorge
brûlée par les protocoles fermés.

Au supermarché, nous lisons le code-barres de la ferme libre,
ton cabas déborde d’étincelles révolutionnaires.
Oignons et résistances se liguent dans le placard,
nous apprenons au lave-vaisselle à psalmodier le credo de Stallman.
Quand le thermostat trahit notre cité idéale,
tu, emmitouflée, répares le noyau—
plus émouvant que n’importe quelle croisade de code.

Les nuits où le capital ruine les vieux ponts,
tu soudes le babyphone rafistolé.
Je serre un Raspberry Pi enfiévré, chantonnant :
« La liberté n’est pas un verset céleste,
mais le souffle régulier d’un respirateur,
et la carafe toujours pleine sur la table de chevet. »

Regarde ! Le double recyclage à l’aube :
des couches sèchent sur les aérations du serveur maison,
les circuits imbibés révèlent des totems de sel.
Tu me tends les grains au fond de ta tasse—
fossiles de notre futur.
Ce goût amer nous assure
que nous plantons encore le printemps au bord de l’abîme.

La neige de 2026 couvre les caméras.
Nous rions en posant des pansements sur les serrures.
Quand les sirènes sifflent dans le camp numérique,
tu glisses des antalgiques dans mon sac—
plus solides que tout protocole chiffré.
Dans la pénombre sans électricité,
nos cils génèrent la lumière.